2013
NIJNI-NOVGOROD – GÖTEBORG – MONTREUIL – UDAIPUR – ULAAN BAATAR – VALENCE – MERSIN – LA HAVANE – SANTIAGO DE CUBA – EL ALTO
UDAIPUR
GÖTEBORG
VALENCE
MONTREUIL
ULAAN BAATAR
NIJNI-NOVGO.
MERSIN
LA HAVANE & SANTIAGO DE CUBA
EL ALTO
Les Ateliers Internationaux de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette s’inscrivent dans une longue tradition pédagogique et d’échanges hors de nos frontières.
Après avoir été longtemps « engagé » et militant, cet usage du voyage – et du monde – s’inscrit désormais dans les nécessités intellectuelles, techniques et professionnelles des réseaux et des marchés globaux.
Il est loin, en effet, le temps du Grand Tour et de la quête initiatique aux sources authentiques de nos arts à la recherche d’une possible inspiration qui, sous le ciel d’ « Orient », métamorphose Charles-Edouard Jeanneret en Le Corbusier. Aujourd’hui, le contexte des Ateliers et la fluidité des communications ne restreignent pas le voyageur aux méditations solitaires sur l’Acropole.
La riche moisson 2013 que présente ce nouveau volume de « Latitudes » en témoigne. Elle nous ouvre, par les thèmes qu’elle aborde, à quelques unes des préoccupations contemporaines qu’embrasse l’architecture. Du temps du voyage qui forge les certitudes des canons à venir, nous sommes entrés dans celui d’une interrogation planétaire sur les mutations de nos territoires, le désir d’une urbanité retrouvée, la recherche d’alternatives qui engagent de nouvelles pratiques professionnelles . Nouvelle ère et nouveaux regards qui embrassent indifféremment nos espaces patrimoniaux comme nos friches et paysages industriels en révélant leur histoire, leur richesse de sens et leur potentiel poétique… Mais aussi leur fragilité et la promesse d’un habitat en devenir. Au-delà de ces thématiques, le mode lui-même de ces réflexions n’est plus celui du voyageur « stendhalien » consignant ses ressentis dans son journal, moins encore celui, ethnocentrique, portant ses certitudes morales et techniques aux populations lointaines. Toutes ces expériences s’inscrivent sous le signe de l’échange et d’une coopération mutuelle : que l’objet soit ici ou ailleurs, de Ulaanbaatar à Montreuil, la problématique abordée est aussi signifiante pour les acteurs locaux que pour nos équipes avec, en premier lieu une exigence pédagogique partagée. Aucun Atelier, c’est une condition de sa mise en place, n’est envisagé de façon autonome et déconnecté des institutions du pays, de nos homologues étrangers et d’une proximité avec les populations. Il s’agit de réfléchir ensemble, ailleurs et d’y enrichir nos pratiques respectives.
Plus que des solutions certifiées, des conclusions définitives ou des doctrines inaltérables, les Ateliers Internationaux de l’ENSAPLV – reflets d’une époque inquiète – sont soucieux d’élaborer de justes questionnements et des processus de réponses partagés. Situation inédite par son échelle, il est heureux que le vent de l’histoire nous pousse dans ce cheminement collectif, lequel ne serait possible sans la coopération transfrontalière entre partenaires universitaires, collectivités qui nous accueillent et nous soutiennent ou encore l’appui de nos Ambassades, l’agence Nationale Europe Education Formation France, le ministère de tutelle et les équipes administratives qui construisent au quotidien ces échanges.
Qu’ils soient tous ici remerciés pour l’aide concrète qu’ils nous amènent à un moment où la conjoncture très tendue de nos sociétés occidentales ne peut faire, paradoxalement, l’économie d’une réflexion culturelle élargie sur la qualité de notre futur cadre de vie.Bruno MENGOLI
Directeur de l’ENSAPLV
http://latitudes.paris-lavillette.archi.fr/wp-content/uploads/2014/12/Latitudes_2013.pdf